HO CHI MINH
Nguyen Sinh Cung, qui a pris à 25 ans le surnom de Nguyen Ai Quoc ("le Patriote"), sous lequel il entre dans l'histoire de la révolution vietnamienne. Né à Kim Lien, à 400 km environ au sud de Hanoï, il est le fils d'un petit lettré famélique. Le jeune homme, après des études au lycée de Hué, doit s'expatrier pour vivre: engagé à 20 ans sur un paquebot français, il navigue jusqu'en 1917, faisant de longues escales à Alexandrie, à New York et à Londres notamment.
En 1917, il s'installe à Paris et, très vite, inspire et anime des groupes de travailleurs vietnamiens.
En 1919, il tente de faire admettre par la conférence de la paix, réunie à Versailles, un texte en faveur de l'émancipation de ses compatriotes.
L'année suivante, 1920 membre du Parti Socialiste, il participe au congrès de Tours et se range dans la fraction pro-soviétique, qui se transforme en Parti communiste français.
En 1922, il fonde et dirige Le Paria, organe de "l'union inter-coloniale", auquel collaborent notamment Algériens, Malgaches et Antillais.
C'est à la fin de 1923 qu'il part pour Moscou, où il arrive le lendemain de la mort de Lénine. Il prend part aux travaux du Komintern, où il représente l'Asie du sud-est.
En 1925, il fonde à Canton le Thanh Nien, organe de la jeunesse révolutionnaire du Vietnam.
En février 1930, la création du Parti communiste indochinois donne lieu à des débats très rudes qu'il arbitre, s'imposant comme le chef et le stratège de la révolution vietnamienne. Il est condamné à mort par un tribunal français et, résidant à Hong-Kong, il manque de peu d'être livré par les Anglais aux autorités coloniales françaises. Il réussit à regagner l'U.R.S.S.
En 1941, il s'installe à proximité de la frontière sino-vietnamienne à Pac Bô. C'est là qu'il crée, avec ses lieutenants du Parti communiste indochinois et plusieurs dirigeants nationalistes, le Viêt-minh ou Front pour l'indépendance du Vietnam. Il prépare le soulèvement contre la France.
Le 25 août 1945, Hô Chi Minh et les siens se rendent maîtres de Hanoï.
Le 2 septembre 1945, le leader proclame l'indépendance et fonde la République démocratique du Vietnam. Le gouvernement du général De Gaulle envoie un corps expéditionnaire commandé par le général Leclerc, sous l'autorité politique du haut-commissaire Georges Thierry d'Argenlieu. Leclerc tente de faire prévaloir un compromis politique avec la révolution: Hô Chi Minh signe les accords du 6 mars 1946 qui reconnaissent le Vietnam comme un "Etat libre dans l'Union française" ; mais la conférence de Fontainebleau, qui doit transformer ces accords en un traité définitif échoue.
De graves incidents se multiplient, notamment à Haïphong. Dès lors commencent 7 années de guerre, au cours desquelles Hô Chi Minh se montre un incomparable animateur de résistance populaire: son fidèle disciple Vo Nguyen Giap forme et dirige les unités, équipées d'artillerie livrée par les Soviétiques et les Chinois, qui écrasent la garnison française de Diên Biên Phu (7 mai 1954).
Paris est forcé de traiter: la conférence de Genève aboutit, le 20 juillet 1954, aux accords mettant fin à la guerre d'Indochine.
Si ses compatriotes l'appellent "Oncle" ; si lui-même parle d'eux comme de ses "neveux", ce n'est pas par badinage folklorique.
Dans la société vietnamienne, rien n'est plus important que le lien familial et l'homme appelé Bac, mot réservé au frère aîné du père, est par excellence celui dont on attend le conseil et dont on respecte l'autorité morale.